Carmelo Anthony serait-il le nouveau Jordan de New York ?

Continuons notre top 10 des retours les plus attendus avec en sixième position Carmelo Anthony, l'un des meilleurs scoreurs de la Ligue.

"Carmelo Anthony pourrait devenir le Michael Jordan ou le Kobe Bryant de notre attaque." Phil Jackson tente tant bien que mal de rassurer un public new yorkais sceptique. Draft décevante, hype plus suffisante pour attirer de grands noms, l'intersaison des Knicks a tout du cauchemar. Seule note positive : le retour de l'enfant de Brooklyn. Une superstar qui semble trop esseulée, ne serait-ce que pour emmener son équipe en playoffs. De là à faire de Melo le nouveau Jordan de New York, la route est encore longue...

 

 

Il a toujours été le joueur que je préfère défendre. Il est le plus difficile de tous à cause de sa taille et de sa vitesse. Melo possède tout l'arsenal offensif et il est aussi fort qu'un taureau. Pour moi, c'est génial d'affronter ce taureau, mais c'est aussi un défi.

 

Le résumé de Kobe Bryant est assez clair : Carmelo Anthony est une machine offensive. Techniquement, le joueur de 31 ans est un expert offensif, peut-être le meilleur avec derrière Kevin Durant. Outre ses pénétrations, ses hésitations affolantes et son premier pas dévastateur, Carmelo Anthony possède un jeu au poste diabolique. Il est aussi l'expert de l'isolation grâce à ses qualités qui lui permettent de tout faire : il peut tirer à 3 points, tirer à mi-distance, tirer après avoir dribblé. Bref, sa prodigieuse rapidité lui permet de dégainer à tout moment, ce qui en fait un enfer à défendre pour ses adversaires. 

 

Une simple machine à statistiques diront certains. Il n'en demeure pas moins que, depuis son arrivée en NBA, le natif de Brooklyn nous régale lorsqu'il est sur les parquets avec du scoring à la pelle. À cet égard, il tourne en carrière à 25,5 points à 45,5% au shoot et 6,6 rebonds par match. La saison dernière, le produit formé à Syracuse est dans ses standards avec 24,2 et 6,6 rebonds de moyenne en 40 matchs. Aucun doute possible, Carmelo Anthony offrira comme d'habitude du travail pour les statisticiens outre-Atlantique la saison prochaine. 

 

 

Pourquoi le retour d'un des meilleurs ailiers de la Ligue, cauchemar vivant à défendre - encore plus dans les dernière minutes - figure seulement à la sixième position du classement me diriez-vous. Le retour de Melo est une nouvelle éminemment positive pour New York qui voit revenir sur le parquet du Madison Square Garden l'une des meilleures machines offensives de la Ligue. Néanmoins, son retour n'est pas forcément synonyme de playoffs. Carmelo est un génie offensif à l'aura planétaire, mais il semble incapable de faire franchir un cap aux équipes dans lesquelles il joue. Certes, le pauvre est trop esseulé à New York, mais ses compères de la draft 2003, LeBron James et Dwyane Wade notamment, ont su rendre les autres meilleurs et atteindre les sommets.

 

Malgré des qualités offensives spectaculaires, Carmelo Anthony est un défenseur plus que moyen. Le plus frustrant, c'est qu'il est capable de défendre, mais semble ne pas vouloir défendre. Un casse-tête psychologique pour Derek Fisher et pas forcément un bon exemple pour son équipe. Trop indiscipliné, à la limite du "jemenfouttisme", il réalise des erreurs stupides. À cet égard, les statistiques ne mentent pas, Melo n'a aucun impact défensif comme en témoigne son defensive rating - estimation qui permet d'évaluer combien de points un joueur autorise sur 100 possessions pendant qu'il est sur le terrain. Le constat est sans appel : son équipe se porte mieux défensivement quand il est sur le banc (107,2 points quand il est sur le parquet et 105,7 points quand il est sur le banc). Les aficionados du natif de Brooklyn peuvent bien argumenter qu'il est normal que la première option offensive d'une franchise garde son énergie pour porter son équipe sur ses épaules en attaque. Néanmoins, pour faire passer un cap à son équipe, Melo se doit d'assurer les minima de l'autre côté du terrain. 

 

En outre, sa réputation de "mangeur de ballons" aggrave malheureusement son cas. Dans une équipe aussi catastrophique que l'année dernière, il est normal de voir Melo s'abreuver de gonfles. Cependant, aussi talentueux soit-il, ses isolations à outrance ne sont pas forcément bénéfiques pour son équipe. Pour preuve la saison dernière. En seulement 40 matchs, il a marqué 229 points sur isolation et occupe ainsi la septième place du classement NBA dans cette catégorie. Si certains y voient un génie, on peut y déceler un égoïsme remarquable. 

 

En bonne santé, Carmelo Anthony fait partie du gratin des meilleurs joueurs NBA actuellement. Il ne sera jamais un défenseur hors pair ou un créateur dynamique. Il est avant tout un scoreur prolifique agréable à voir jouer, mais cela ne suffit pas pour faire de son retour une clé pour la réussite des Knicks la saison prochaine. Le classement prend aussi en compte l'impact du joueur sur son équipe et sa capacité à faire passer un cap à sa franchise, c'est ici que le bât blesse. Pour être le nouveau Jordan de New York, Melo a encore du chemin à parcourir.