Bilan 2015-2016 : Cleveland Cavaliers, l'apothéose

Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante est déjà débutée, il est temps de faire les bilans par équipe sur la saison 2015-2016. Voici le dernier, celui des Cleveland Cavaliers.

 

Nous avions prédit 58 victoires et 24 défaites dans la preview qui est à relire ici. Une prédiction plutôt favorable pour les équipiers de LeBron James. Dans une Conférence Est plus faiblarde que l'Ouest, nous aurions misé une piécette aux jeux de casino pour une finale NBA. Auquel cas, la bande à LeBron a plus que réussi son challenge avec un titre NBA à la clé.

 

 

Meneurs: Kyrie Irving, Matthew Dellavedova, Jordan McRae

Arrières: JR Smith, Iman Shumpert, Joe Harris, Jarred Cunningham

Ailiers: LeBron James, Richard Jefferson, Dahntay Jones, James Jones

Ailiers-forts: Kevin Love, Channing Frye

Pivots: Tristan Thompson, Timofeï Mozgov, Sasha Kaun, Anderson Varejao (parti ensuite près de la zone de confort de Kevin Durant)

 

 

Bilan: 57 victoires et 25 défaites (à 1 près, on tombait pile) soit 1er de la conférence Est et de la division centrale.

Attaque: 104.3 points inscrits par match (8ème de NBA)

Défense: 98.3 points encaissés par match (4ème de NBA)

Meilleur Marqueur: LeBron James avec 25.3 points par match

Meilleur Passeur: LeBron James avec 6.8 passes par match

Meilleur Rebondeur: Kevin Love avec 9.9 prises par match

Meilleur intercepteur: Encore LeBron James avec 1.4 steals par match

Meilleur Contreur: Timofeï Mozgov avec 0.8 crêpes par match

Meilleur Pourcentage: Tristan Thompson avec 59% de réussite aux tirs par match

 

 

Finaliste en 2015, les Cavaliers étaient logiquement annoncés favoris à la bague avec les champions en titre, les Golden State Warriors, dès l'aube de la saison 2015/2016. Amputés notamment de Kyrie Irving et Kevin Love, tous deux blessés pour les finales, LeBron James n'avait rien pu faire face au collectif huilé et impressionant des hommes de Steve Kerr, s'inclinant 4-2 malgré des lignes statistiques plus folles les unes que les autres. La saison 2016 débute donc avec un certain esprit de revanche de la part des joueurs de l'Ohio, le tout avec un effectif quasiment inchangé et toujours David Blatt au coaching. Cependant, il est bien visible de l'extérieur, que l'ambiance au sein du groupe n'est pas au mieux et que certaines choses ne vont pas dans le vestiaire. Alors que Kyrie Irving est revenu depuis quelques temps mais galère toujours autant à retrouver son jeu, et que les Cavs affichent pourtant un bilan correct de 30 victoires pour 11 défaites malgré une entente plus que douteuse, la nouvelle tombe le 22 janvier, David Blatt est viré ! Surprenant sur le coup car il restait tout de même sur une finale, avec deux joueurs majeurs blessés, et débutait plutôt bien la saison. C'est son assistant de l'époque, Tyronn Lue, qui reprend les rênes de l'équipe, et qui finira avec un bilan pas plus impressionant de 27 victoires pour 14 défaites, mais avec un style de jeu plus ralenti et une plus grande implication de Kevin Love. L'ambiance semble meilleure et même si le ratio de victoires/défaites n'est pas plus important, cela se ressent sur le terrain. Après avoir bataillé jusqu'au bout face à des Raptors réalisant la meilleure saison régulière de leur histoire, les Cavaliers terminent finalement en tête de la conférence Est, gagnant l'avantage du terrain jusqu'en finale.

 

 

Les playoffs débutent face à des Pistons en pleine confiance et pratiquant du trashtalking de bon niveau, à notre plus grand bonheur. Malheureusement, les inexpérimentés joueurs de Motor City se feront violemment sweeper, non sans s'être vaillamment battus (quasiment au propre comme au figuré), par un LeBron James déjà en forme et faisant la démonstration aux hommes de Stan Van Gundy, sur qui il faudra cependant compter par la suite. Au second tour, les Cavs affrontent des Hawks s'étant difficilement sortis du piège tendu par les Celtics. Ce duel nous offre une revanche sur les finales de conférence de l'an passé, où les Cavs avaient balayé les Hawks, pourtant vainqueur de la conférence Est. Ces derniers ont montré un niveau plus qu'intéressant dans le premier match entre les deux équipes, donnant de l'espoir à leurs fans, mais comme le passé l'a montré, la franchise de Géorgie ne peut rien contre le quadruple MVP et ses équipes. S'en suit donc, et assez logiquement vu le niveau de jeu, un nouveau sweep terminé à Atlanta, et permettant à LeBron de mener 12 à 0 dans les confrontations face à ces Hawks en playoffs...

En finale de conférence, les Cavs attendaient patiemment leur adversaire, qui fut finalement et logiquement les Raptors, seconde meilleure équipe de l'Est en saison régulière. Après deux matchs dominés par les Cavaliers, de nombreux observateurs annonçaient un énième sweep de la part des finalistes en titre, surtout vu le niveau affiché par les canadiens depuis le début des Playoffs. Contrairement aux attentes, ces derniers vont totalement se sont totalement réveillés et ont donné du fil à retordre aux hommes de Lue, les poussants jusqu'à un sixième match, remporté à l'expérience par LeBron James et sa bande. Les Dinos sont tombés les armes à la main, et ce sont à nouveau les Cavaliers qui rejoignent leur ennemi préféré en finale, les Warriors. 

 

 

Le nombre impressionant de blow-out sur ces playoffs sera à nouveau vérifié après les deux premiers matchs de ces finales. En effet, les Warriors sont en totale confiance après avoir remonté un déficit de 3-1 face au Thunder et les Cavs ne sont absolument pas dedans en terme d'intensité et de qualité de jeu. LeBron est absent, Kyrie aussi et c'est tout l'équilibre de l'équipe qui vascille. Deux défaites plus tard, la série continue dans l'Ohio et le retour à la maison fera extrêmement de bien aux locaux. Un game 3 sous forme de rouste face à des Warriors désormais méconnaissables et, alors que tout le monde pensait le contraire, la série était totalement relancée. Habituellement, le game 4 d'une série est une forme de match décisif. La victoire des Warriors à l'extérieur avec un match à suivre chez eux pour terminer le travail, annonçait un sévère 4-1 en finale. Il faut l'avouer, tout le monde voyait la série se terminer ainsi. Cependant, après un coup de vice aussi malin que vilain de LeBron James en conférence de presse, Draymond Green se verra suspendu pour le match 5. (Bon faut avouer qu'il l'avait cherché tout au long des playoffs en même temps). Et c'est à partir de ce moment précis que l'histoire commença à se réécrire. Le duo de feu James/Irving nous sortira un match 5 absolument magnifique, le meneur affichant 41 points à 17/24 aux tirs (chose que seul le grand Wilt avait réussi) et le quadruple MVP terminant aussi avec 41 points, accompagné de 16 rebonds et 7 passes. Pour la première fois de l'histoire, un duo affiche 82 points avec chacun des membres à plus de 40 unités. Tout simplement monumental. Les Cavs ont réussi à accrocher un match 6 à domicile, et si nombreux ont été les observateurs dénonçant l'absence de Green pour expliquer la performance de James, cet avant dernier match de la série prouvera tout l'inverse. Alors que les Warriors sont toujours méconnaissable, notamment défensivement, que le MVP en titre est totalement à la rue et que Iguodala et Bogut sont diminués voire absent, LeBron va ressortir son costume de super-héros afin de maîtriser le match de la tête et des épaules, toujours bien aidé par Irving et Thompson, affichant à nouveau 41 points (plus 8 rebonds et 11 passes) afin d'offrir ce que tout le monde (sauf les habitants d'Oakland évidemment) souhaitait: un game seven de finale NBA. Il faut l'avouer, chaque spectateur présent devant ce match a ressenti des dizaines d'émotions pendant ces 48 minutes. De la haine, de la tristesse, de la joie, de la peur, de l'appréhension, du stress ... Au final, et après un match indigne de la part de Stephen Curry, LeBron James deviendra un héros national (toujours excepté à Oakland évidemment) après son contre devenu mythique, bien aidé par un tir monumental de Kyrie Irving, bien trop passé sous silence malgré son importance. Au final, Cleveland l'emporte au bout du bout, après avoir empêché les Warriors de marquer durant les 4 dernières minutes du match (!!), à l'extérieur, après avoir remonté un déficit de 3-1 face à la meilleur équipe de saison régulière de l'histoire. Tout simplement historique et Légendaire.

 

 

- L'obtention du titre (bah oui, ça faisait tout de même 52 ans, TOUS SPORTS CONFONDUS !!!)

 

- Le niveau de Kyrie Irving, notamment lors de la finale, a été époustouflant. Le first pick de 2011 avait bien ouvert sa bouche, annonçant que les Warriors n'auraient pas gagné l'an passé si les hommes de l'Ohio avaient été au complet. Parler c'est bien, agir c'est mieux. Il a prouvé ces mots sur les dernières finales, au terme de performances magnifiques, ponctuées par un tir mythique. Il est devenu, devant la NBA toute entière, le joueur que tout le monde attendait et le lieutenant parfait pour LeBron.

 

- Tristan Thompson. Beaucoup ont critiqué, nous les premiers, son contrat (à l'époque énorme) signé l'an passé. Cependant, on a beau critiquer ce choix financier de la part des Cavs, le pivot a totalement prouvé qu'il méritait qu'on le signe à ce prix. Double T a, tout au long de la saison, donné tout ce qu'il avait, menant son équipe dans l'envie et dans l'intensité, et a confirmé les attentes placées en lui, notamment aux rebonds (offensifs). TT a eu un rôle essentiel dans l'acquisition du titre et aujourd'hui, son contrat ne parait même plus si important avec les nouveaux prix et l'apport de l'intérieur. 

 

- LeBron James et son niveau affiché tout au long des playoffs, ainsi que pour son contre légendaire. Il a enfin obtenu ce pourquoi il est revenu, faisant de lui un "Dieu" dans SA ville. Tout simplement l'aboutissement de la carrière d'un des meilleurs basketteurs de l'histoire de notre sport. Et ce n'est pas terminé avec qui sait, peut être un back-to-back.

 

 

- Le changement de coach en cours de saison fut une prise de risque importante, dont on aurait évidemment reparlé si la fin de saison avait été différente. Virer un coach avec de tels résultats pour ses débuts était impensable et les Cavs ont mis un peu de temps à se mettre en route après cela. Heureusement pour eux, cela s'est bien terminé. Mais quelle prise de risque !

 

- L'implication et l'entente avec Love: Avant la prise de fonction de Lue, et parfois même après, l'implication de l'ancien Wolve (qui a d'ailleurs été déterminant lors du Game 7 grace à ses rebonds et sa défense sur Curry en fin de match) était longuement critiqué, à raison. L'impression d'un joueur rejeté par le groupe, pas impliqué dans le colletif ressortait régulièrement. En espérant que tout ceci soit terminé et que le comportement de chacun en finale soit retrouvé l'an prochain. 

 

- La qualité de jeu irrégulière. Les Cavaliers sont champion mais ne sont pas passés loin d'une correction en finale. La faute à un niveau de jeu irrégulier comme l'affiche notamment les deux premiers matchs des finales, et les deux matchs au Canada. Un point à travailler l'an prochain. 

 

 

Que dire ? Les Cavaliers ont mis fin à 52 ans de malheur, dans une ville qui ne vit que pour ses équipes de sport. C'est dire l'impact que ce titre a, et aura, dans cette ville et dans les livres de la NBA, avec une double page désormais réservée à LeBron James. Cette histoire représente un parfait scénario américain et nul doute qu'un jour, quelqu'un en fera un film. En attendant, les Cavs sont au sommet de la ligue et James a prouvé qu'il restait le meilleur basketteur de la planète.