Ginobili, le plus gros steal de l'histoire

Ginobili, le plus gros steal de l'histoire

Manu Ginobili - San Antonio Spurs - steal - draft
Crédit photo : Getty Image

La draft 1999 n'est pas à mettre de côté puisqu'elle a ouvert les portes de la grande ligue à un nombre non négligeable de bons joueurs dont la carrière fut couronnée de succès individuels ou collectifs. On pense notamment à Baron Davis (3ème), Lamar Odom (4ème), Rip Hamilton (8ème), Shawn Marion (9ème), ou encore Metta World Peace (16ème)... Néanmoins, un joueur de cette draft a marqué l'histoire de cette ligue, j'ai nommé le plus gros steal de l'histoire de la NBA, Emanuel Ginobili.

  • Ginobili invisible ?

Alors oui c'est facile de se montrer critique vis-à-vis des franchises qui n'ont pas tenté le pari Ginobili mais tout de même ! Cette incompréhension apparaît légitime dans le sens où le nombre de joueurs draftés avant Ginobili - dont le potentiel n'était pas comparable à celui de l'Argentin - demeure tout bonnement hallucinant ! Je vous épargne la liste des joueurs sélectionnés avant le génie sud-américain mais concernant le second tour, j'en dénombre pas moins de 27 qui n'ont jamais joué un rôle majeur au sein d'une franchise NBA. Je n'ose même pas remonter dans la liste du 1er tour tellement certains noms me donnent la nausée.

C'est en 1999, année de sa draft, que Ginobili est recruté par le Kinder Bologne en provenance de Viola Reggio de Calabre. Une équipe de Série A2 méconnue du microcosme NBA qui accède à la Série A1 notamment par l'intermédiaire d'un Ginobili en mode "pétard ambulant" - 23,1 points - lors des matchs au couperet. Cependant, R.C. Buford a déjà les yeux rivés sur la pépite puisqu'il prend une belle gifle en 1997 lorsqu'il observe le prodige remporter le championnat du monde des U22. La détermination, le sens du collectif et les qualités athlétiques de l'Argentin - malgré un physique frêle - impressionne le dirigeant des Spurs. C'est donc en toute logique que les Spurs anticipent et le sélectionnent en fin de second tour alors que le virtuose en profite déjà pour récolter les titres et les récompenses individuelles sur le vieux continent. Le Kinder Bologne pour s'aguerrir, les Spurs ne pouvaient pas rêver mieux...

  • L'exception Ginobili ?

Les Spurs ont drafté vingt-neuf joueurs depuis 2000 parmi lesquels figurent quinze joueurs qui ne sont pas originaires des Etats-Unis. Notons également que les Spurs ont bénéficié, dans la plupart des cas de figure, de choix de fin de premier et second tour de draft. Les décisionnaires ont été très inspirés en témoigne la liste de joueurs suivante : Tony Parker, Tiago Splitter, George Hill, DeJuan Blair, Beno Udrih mais aussi Leandro Barbosa, Goran Dragic et Luis Scola. Les trois derniers cités n'ont pas porté le maillot des Spurs mais ont fait - et font - les beaux jours de plusieurs franchises. Hormis Tim Duncan - sélectionné en première position lors de la draft 1997 - il est important de rappeler à quel point les dirigeants de San Antonio font preuve d'intelligence chaque année durant l'intersaison, voici une illustration parfaite de la gestion d'une draft :

Tony Parker (1er tour/28) - Emmanuel Ginobili (2ème tour/57) - Kawhi Leonard (échangé contre George Hill, 1er tour/26) - Tiago Splitter (1er tour/28) - Tim Duncan (1er tour/1)

Depuis l'arrivée d'El Manu, les Spurs ont remporté quatre titres de champion NBA en se structurant par l'intermédiaire des fins de premier tour de draft voir même de second tour. Ginobili en est l'exemple parfait... Un joueur d'exception, un talent à part, un créateur et un compétiteur hors du commun à l'image de l'organisation des Spurs qui, durant toutes ces années, a participé à l'épanouissement des joueurs étrangers au sein de la ligue américaine. Cela fait maintenant douze ans que l'Argentin a fait ses débuts en NBA, inutile d'en faire des tonnes, Ginobili est un joueur unique, le palmarès vous situe la dimension du bonhomme.