Le 5 de l'ombre à l'Ouest

Le 5 de l'ombre à l'Ouest



Il y a de ça un mois, nous vous présentions l'équipe "Outside the Spotlights" de la conférence Ouest, nous débuterons cet article en vous rappelant sur quels joueurs nous avions jeté notre dévolu le mois dernier :

Meneur : Mike Conley
Arrière : Wesley Matthews
Ailier :  Andreï Kirilenko
Ailier-Fort : David Lee
Pivot : Marc Gasol

Pour ce mois de décembre, nous allons de nouveau procéder à une "sélection" alors bien sûr nous ne sommes pas certains de vous convaincre, ceci étant, et comme l'a dit l'un de mes confrères, il faut bien faire des choix ! Alors c'est partie !

  • Jarrett Jack
Expérience, leadership et adresse voici trois mots qui résument au mieux le mois de décembre de Jarrett Jack ! Les bonnes performances de l'ancien Hornet coïncident avec la bonne tenue actuelle des Warriors. Alors bien évidemment il ne porte pas à lui seul Golden State sur ses épaules mais il représente sans doute le meneur de jeu le plus efficace en sortie de banc. Mark Jackson peut aisément décaler Jack au poste 2 en jouant small ball avec Curry à la mène et Thompson au poste d'ailier. Mark Jackson lui accorde 30,4 minutes en moyenne et Jack le lui rend bien avec pas moins de 15,4 points et 5,7 passes. Son pourcentage d'adresse demeure lui aussi très intéressant puisque le leader vocal des Warriors a converti 27 de ses 56 shoots longue distance soit 48,2 % ! Mais ce n'est pas tout puisque Jarrett Jack tente un peu plus de 11 shoots de moyenne sur ce mois de décembre et valide 51,6 % de ses tentatives.

Agé de 29 ans, Jack expliquait (dans un jargon plutôt familier) que le fait d'évoluer durant une année aux côtés de son ami, Chris Paul, n'avait eu aucune influence sur son propre jeu. Orgueilleux ? Non ! Que ce soit à Portland, Indiana, Toronto ou lors de sa première saison chez les Hornets, Jack a toujours joué le rôle de doublure (hormis son année sophomore à Portland). C'est seulement suite au départ de CP3 pour les Clippers qu'il a justement pu devenir un titulaire à part entière. Donc en définitive, c'est sans doute cette dernière année à NOLA, sans CP3, qui lui fut bénéfique. Au cours du mois de décembre, Jack s'est montré précieux à plusieurs reprises pour les Warriors cependant, c'est son excellent match face au Heat qui nous reste en mémoire. En plus de ses 20 points, Jack délivra une passe plus que décisive in the paint à Draymond Green pour venir à bout des Three Amigos. Suite à cette belle victoire, il frôlera à deux reprises la barre des 30 points, face aux Kings (28) puis aux Lakers (29). Bref, il mérite amplement sa place !



  • Alexey Shved
Une question se pose, Shved serait-il devenu titulaire si l'infirmerie des Wolves n'avait pas été aussi remplie ? Honnêtement ? Pas certain, toutefois son temps de jeu aurait augmenté au fil des matchs, c'est une certitude. Shved ne joue pas comme un rookie et à l'instar d'un Rubio l'année dernière, Adelman compte sur sa présence lors du 4ème quart-temps. D'ailleurs, il nous tarde de le voir associer à l'Espagnol tant les deux joueurs détiennent cette capacité à trouver facilement leurs partenaires. Shved sent le jeu et même s'il perd un nombre non négligeable de ballons ( 2,3), il apporte une énergie positive au groupe. Sa rapidité, ses qualité balles en main permettent de fluidifier le jeu des Wolves tandis que sa vision du jeu lui a déjà permis de réaliser deux double-double durant le mois de décembre. En moyenne, le Russe distribue 4,6 dimes mais ses chiffres ont augmenté depuis qu'il est devenu titulaire avec pas moins de 6,3 par match. Sollicité par Memphis et Cleveland durant l'intersaison, l'international russe choisit finalement de rejoindre les Wolves en raison notamment de la présence de Rick Adelman et du jeune groupe ambitieux que tentait de construire l'ex-technicien des Kings.

Adelman avoue être impressionné par sa capacité à trouver ses partenaires mais surtout par la maturité qui émane de son jeune joueur de 24 ans. En effet, Shved n'est pas effrayé à l'idée de prendre ses responsabilité lors des moments importants d'un match et semble gérer ce type de situation c'est donc sans surprise que le coach lui accorde toute sa confiance. Depuis maintenant 6 matchs, Shved a dépassé la barre des dix points avec un match référence face à Oklahoma City où il cumula 12 points, 12 passes ainsi que 7 rebonds pour seulement 1 perte de balle. Minnesota ne parvient pas à établir un écart significatif avec les non-qualifiés pour les playoffs. Actuellement 9ème (15-14) de la conférence Ouest, les Wolves sont suivis de près par Portland (17-15), Utah (17-17) et Los Angeles (15-17). Les blessures de joueurs clés comme Rubio ou Love n'aident pas en ce sens, cependant force est de constater que l'apport de Shved laisse présager de bonnes choses pour l'avenir.



  • Matt Barnes
Ici, nous faisons référence à la conférence Ouest alors comment ne pas mentionner les Clippers ? 17 victoires de rang ça vous dit quelque chose ? De ce fait, comment ne pas intégrer à ce 5 de l'ombre un membre de ces surprenants Clippers ? Non ce ne sera pas CP3, Griffin ou Crawford mais Matt Barnes ! Alors même si parfois son attitude laisse parfois à désirer, il nous est impossible d’ignorer l’apport incontestable du bad boy des Clippers. En demi-teinte chez les Lakers, nous retrouvons à l’heure actuelle le Barnes des Warriors qui apporte clairement un plus en sortie de banc comme l’illustre ses 12,9 points à 55 % aux shoots (dont un excellent 43 % à 3 points) durant le mois de décembre. La confiance et la liberté que lui accordent Vinny Del Negro participent vraisemblablement au renouveau de Matt Barnes. Lui prétend tout simplement que son nouveau coach le laisse « jouer son jeu », Mike Brown appréciera…

Ténacité, dureté, énergie qualifient au mieux l’impact de Matt Barnes lorsqu’il entre sur le terrain puisqu'en plus de ses points, il apporte une présence au rebond (5) et son sens de l’anticipation (1,3 steals). Notons également que Barnes s’améliore depuis quelques années dans le secteur du contre, il réalise d’ailleurs sa meilleure moyenne en carrière de ce point de vue (0,9) et a même totalisé 1,6 blocks par match lors d’une série de 7 rencontres en décembre. Depuis son arrivée dans la ligue, Barnes a beaucoup voyagé et c’est le moins que l’on puisse dire puisque les Clippers représentent sa 9ème franchise en 10 saisons NBA ! A-t-il enfin trouvé un endroit où se poser ? A en croire ses propos, il n’a jamais évolué dans une équipe aussi talentueuse et il ne cesse de mettre en lumière la bonne ambiance et l’alchimie qui règnent au sein du groupe. Barnes n'a aucune garantie financière pour la saison prochaine, s'il continue d'apporter de la sorte, nul doute que les dirigeants tenteront de le prolonger même si la priorité pour le front-office restera CP3 !




  • Serge Ibaka
Difficile de ne pas évoquer prioritairement Kevin Durant et Russell Westbrook lorsqu’il s’agit de faire référence au Thunder néanmoins, comment occulter la saison réalisée par Serge Ibaka ?! Le joueur naturalisé espagnol connait une nette amélioration statistique que ce soit au niveau du rebond, de l’adresse et surtout du nombre de points inscrits par match :

Saisons Points Rebonds % aux shoots % LF
2011/2012 9,1 7,5 53,5 66,1
2012/2013 14,3 8,5 56,1 82,5

Alors certes sa moyenne de contre a baissé (3 contre 3,7 la saison passée) mais Ibaka n’en demeure pas moins le meilleur contreur de la ligue et reste capable d’aligner des séries impressionnantes dans ce secteur comme ce fut le cas face à Cleveland et Utah où Ibaka réalisa 7 contres. Bref, vous le saviez déjà, Ibaka est une machine à contrer et domine logiquement la ligue dans cette catégorie statistique. Tapez sur votre clavier « Serge Ibaka » et faites une recherche avancée sur le dernier mois, vous tomberez en premier lieu sur le tweet (puérile) de Stephen Jackson à l’encontre de l’intérieur du Thunder, qu'est-ce qu'on s’en contrefiche (pour rester poli...) ! Au moins, il ne se tord pas la cheville en retombant sur une serveuse ! 

Bref… No comment, revenons-en plutôt aux progrès réalisés par le Congolais sur le plan offensif et c’est d’ailleurs face aux Spurs que nous avons pu pleinement constater ces derniers. Il égala sa meilleure performance offensive de la saison avec 25 points en alternant à merveille entre le jeu en périphérie et le jeu en pénétration. En d’autre terme, un véritable cauchemar pour les Spurs ! Le travaille paye, en témoigne l'adresse de l'ailier du Thunder à mi-distance. S'il parvient à alterner régulièrement de cette manière, on n'ose à peine imaginer la marge de progression qu'il lui reste à parcourir et ça tombe bien puisqu'il dispose encore d'un contrat de quatre ans et demi pour y parvenir...



  • Omer Asik
A l'instar des Rockets, Asik surprend tout du moins, il donne du sens à l'investissement des dirigeants. Les Bulls auraient sans doute prolongé le Turc si la proposition de Houston n'avait pas été si importante. Ce n'est pas forcément une surprise de le voir prendre autant de rebonds puisque l'ex-remplaçant de Joakim Noah cumulait l'année dernière 5.3 rebonds en seulement 14 minutes de jeu. Donc c'est plutôt une confirmation encore faut-il confirmer n'est-ce pas Monsieur Lin ? Avec un double-double en moyenne, 10,8 points et 11,6 rebonds, Asik s'avère être une option viable in the paint et c'est une bonne chose pour le front-office des Rockets qui cherchait désespérément un pivot depuis la retraire anticipée de Yao Ming. L'international turc a doublé son temps de jeu cette saison et ceci a eu pour conséquence de tripler sa moyenne de points, c'est une belle progression qui lui a permis de réaliser 14 double-double soit plus que des joueurs calibrés tels que Blake Griffin, LaMarcus Aldridge ou encore Tyson Chandler.

Asik est également le meilleur contreur des Texans avec 1,1 blocks par match cependant, nous aurions pu nous attendre à une meilleure progression de ce point de vue puisque l'année dernière, il tournait déjà à 1 contre par match. On ne peut toujours être au four et au moulin ! Asik doit chercher à développer de nouvelles armes sur le plan offensif, les défenses vont commencer à mieux cerner son jeu et il pourrait de ce fait se retrouver dans une impasse. Le néo Rocket a encore des progrès à réaliser avant de rejoindre l'élite des pivots NBA ceci étant, cette saison représente celle de l'éclosion et nous sommes persuadés qu'il va continuer à s'améliorer. Le fait d'être coaché par l'un des grands noms de l'histoire de la NBA renforce notre sentiment et ce ne sera pas non plus une surprise de le voir lutter pour le titre de Most Improved Player en fin de saison. D'ailleurs, il pourrait se disputer cette récompense avec un autre pivot qui connait une progression similaire et qui, tout comme lui, est issu du vieux continent. Il s'agit de Nikola Vucevic qui cumule des statistiques quasi-identique à celle du Turc avec 11,1 points, 10,5 rebonds et 1,1 contres par match. Alors qui obtiendra le titre de MIP ? Vucevic ou Asik ? La saison est encore longue toutefois, il se pourrait que vous retrouviez le pivot serbe au sein du starting five du 5 de l'ombre de la conférence Est à venir...